Le petit matin est en train de teindre les montagnes de l’Atlas en rougissant lorsque les cueilleuses de roses d’Hdida se mettent au travail. Vêtus de tongs et de djellabas, elles suivent un chemin poussiéreux jusqu’aux champs, et se perdent trop vite dans le feuillage.
Lors de votre Trekking au désert du Maroc avec terrasud adventures, vous allez découvrir les arbres fruitiers qui vacillent sur la piste, chargés de figues, de dattes et d’oranges.
Les plus belles roses du monde
L’orge et la luzerne poussent à partir de la terre orange, arrosée par des canaux à côté du chemin. Les grenades pendent des branches en surplomb. Ce sont les roses de la rivière Asif M’Goun, elles sont célèbres dans le monde entier.
Mais pour comprendre pourquoi, il faut les sentir en tirant des gants épais pour arracher la fleur et respire l’odeur. Le parfum est capiteux et sucré, avec des notes de miel et de mélasse.
La fragrance est meilleure le matin, car après à midi, le soleil brûlera les pétales, et alors le parfum sera ruiné.
En une demi-heure, les cueilleuses dépouillent les buissons de fleurs et des sacs sont remplis à ras bord. Elles retournent au village, partageant un sac de dattes et de noix pour le petit déjeuner.
Vingt minutes plus tard, elles arrivent dans un garage de la rue qui fait office de coopérative de roses du village, où le propriétaire inspecte les fleurs, les pèse sur des écailles battues et les ajoute à un tas recouvrant le sol en béton.
Une origine mythique
Personne n’est sûr de l’arrivée des roses dans ce coin reculé du Maroc, haut dans les montagnes de l’Atlas, à six heures de route au sud-est de Marrakech. Selon la légende, ils ont été transportés ici il y a des siècles par un marchand berbère de Damas; l’espèce qui pousse ici est Rosa damascena, la rose de Damas, qui provient de l’ancienne Syrie et a été célébrée pendant des siècles pour son parfum intense.
Quand c’est la veille du festival, et tout au long de l’Asif M’Goun, les gens se préparent pour la fête. A mi-chemin de la vallée se trouve le village de Hdida, un groupe de maisons en terre cuite encadrées par des pics cramoisis et le fil bleu de la rivière.
C’est une ruche d’activité: les filles sont assises en tailleur sur les marches, enfilant des roses dans des bracelets, des colliers et des guirlandes en forme de cœur, tandis que les femmes collent des étiquettes sur des bouteilles d’eau de rose.
Dans les rues, les agriculteurs chargent des caisses de fleurs sur le dos des camions battus, avant de fuir vers la ville avec un craquement des gaz d’échappement et un nuage de fumée noire, faisant signe aux enfants de passer devant les portes.