Yassine « YAZE » Mekhnache a commencé sa carrière comme artiste de rue autodidacte à Lyon, en France, mais a depuis commencé à travailler à l’intérieur, avec des matériaux de peinture plus conventionnels.
Mekhnache est surtout connu pour ses peintures multimédias à grande échelle qui incorporent des éléments de broderie marocaine et des matériaux artisanaux traditionnels (tels que l’écorce de mûrier, papier épais gorgé de bois ou de tissu) ainsi que des outils de graffiti comme des marqueurs.
Art traditionnel respecté
Ses techniques sont pareillement des hybrides de celles de l’art traditionnel et de l’art de la rue, notamment de la peinture dégoulinante ou gribouillée. Les œuvres de Mekhnache à la galerie d’art Marrakech David Bloch associent des images figuratives à des marques abstraites, souvent basées sur des souvenirs personnels et sur l’histoire de sa famille.
La peinture de Yaze est vivante, personnelle, racontant son histoire à travers sa chair et sa matière. Il ne joue pas, il est. Il ne compose pas, il propose un chemin à part.
Sa peinture est introspective, anatomique et endoscopique. Yaze sonderait son âme, draguerait les profondeurs de son être et disséquerait tout le processus sur la toile. Ses coups de pinceau effectuent une autopsie sur la toile, la pétrissent, la broient.
Un style spécial et bien conçu
Le style est brusque, balayé par une brosse à fouetter. Les égouttures sont iridescentes. Le tout coule. Tout s’organise. Les premiers coups de pinceaux sont violents, libérateurs. Ils marquent les premières lignes et organisent la toile. L’action est explosive.
Le geste du peintre, alimenté par ses propres moyens, prolonge l’écriture du poète à travers l’expérience du langage universel introduit par Attar; parce que la Conférence des Oiseaux est le voyage de l’âme, à la fois contre et s’embrassant pour former la somme divine.
Ce lien d’amour entre les hommes comme fil récurrent conduisant à l’unité divine, entre l’Un et le Multiple, se résume en une subtilité linguistique, enlevant le trait d’union, transformant les oiseaux en une créature fabuleuse et une allégorie de l’abstraction divine.
La vision de ses projets s’appuie sur cette intuition d’unité matricielle tissée à partir d’une humanité multiple: une composition de trente toiles monumentales, chacune étant une expression puissante du discours de l’ensemble dont elles font partie, matérialisant en termes picturaux la métaphore de communion humaine.
En effet depuis 2007, Yaze exprime le lien entre tradition et modernité à travers son travail sur les tissus de coton tissés traditionnellement par les brodeuses de Tamesloht. Par ce mariage mixte de la finesse des broderies et de l’énergie de son travail, Yaze nous entraîne dans un monde pictural vibrant.
Les impacts graphiques et les dessins figuratifs se mêlent, les broderies traditionnelles marocaines se fondent dans les délicates soies et perles indiennes donnant naissance aux oiseaux d’Attar, nous invitant à un voyage mystique dans l’imaginaire de l’artiste.